Macron et Merkel ont scellé la réconciliation franco-allemande à Compiègne

C’est sous un ciel gris et une averse persistante que le président français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, se sont serrés la pince lors d’une cérémonie solennelle à Compiègne. Cette commémoration a été faite pour souligner le centième anniversaire de la signature de l’armistice de 1918.

Une cérémonie chargée d’émotions

Ce fut une première depuis 1940 que les dirigeants de la France et d’Allemagne se sont réunis sur le site historique. Lieu où le maréchal Ferdinand Foch, commandant suprême du front occidental, a signé l’accord de cessez-le-feu avec l’Allemagne.

Merkel et Macron étaient assis côte à côte et non face à face, comme les représentants français et allemands l’avaient fait en 1918 et 1940. Après les hymnes des deux nations, les deux dirigeants actuels croisent les soldats de la Brigade franco-allemande. Cette section conjointe fut, pour rappel, formée en 1989 à l’initiative du président français de l’époque, François Mitterrand et du chancelier allemand, Helmut Kohl.

Le soleil s’est brièvement levé et la chancelière a posé sa tête sur celle du président. A cappella, les hymnes nationaux ont été de nouveau interprétés. Les deux dirigeants s’avancèrent alors pour déposer une couronne et dévoiler une plaque célébrant ce jour marquant. Ils signèrent ensuite le livre d’or dans une réplique du wagon de chemin de fer de Foch, connu sous le nom de « wagon de l’Armistice ».

Une visite emblématique de Mekel

La visite de la chancelière allemande à Compiègne a été des plus exceptionnelles, selon l’Élysée. « C’est la première fois que des dirigeants français et allemands visitent le site depuis la Seconde Guerre mondiale « , a déclaré le président, évoquant le moment où le chancelier Helmut Kohl et le président François Mitterrand se sont rencontrés à Verdun en 1984.

Environ 1 000 personnes, dont des groupes d’écoliers français et allemands, ont été invitées à la cérémonie. En cette occasion, Marius Stieghorst, directeur artistique de l’Orchestre Symphonique d’Orléans, a composé un « hymne à la paix » qui a été interprété pendant les commémorations.

Rapprochement

L’Élysée espérait un moment symbolique de réconciliation dans la tradition de Mitterrand et Helmut Kohl. En 1984, sous la pluie battante, ils ont commémoré la guerre à l’ossuaire de Douaumont, près de Verdun. Là où reposent aujourd’hui les dépouilles de 130 000 soldats non identifiés.

Pendant la Marseillaise, Mitterrand saisit le bras de Kohl. Tous deux se tinrent main dans la main jusqu’à la fin de l’hymne national français. Cette main est venue « instinctivement », dit Mitterrand plus tard. Rien n’avait été convenu à l’avance. Cette poignée de mains devint ainsi une image emblématique, symbole de la réconciliation franco-allemande et de l’unification européenne.