Le président Emmanuel Macron, confronté à une baisse de popularité, doit faire face ce week-end à une protestation nationale contre l’augmentation des taxes sur les carburants qui menace de bloquer les routes françaises. Cette manifestation vise à témoigner le profond mécontentement suscité par les réformes du gouvernement pour redéfinir l’économie.
Le mouvement des gilets jaunes
Surnommés mouvement des gilets jaunes, les manifestants menacent de bloquer les autoroutes et les routes d’accès à certains dépôts pétroliers. Notamment, à Calais près du tunnel sous la Manche, une importante liaison de passagers et de fret vers la Grande-Bretagne. Il s’agit de la dernière confrontation entre Macron et les électeurs des campagnes et des villes de province qui considèrent l’ancien banquier d’affaires comme le représentant d’une élite urbaine déconnectée des gens ordinaires.
Macron avait beau essayer d’ignorer les accusations de « président des riches », une étiquette collée par l’opposition après qu’il ait abrogé l’impôt sur la fortune. Mais cette fois-ci, son administration, prise au dépourvu par la rapidité avec laquelle le mouvement de protestation s’est développé, semble chercher à apaiser les automobilistes.
« J’entends la colère, et c’est un droit fondamental dans notre société que de pouvoir s’exprimer« , a déclaré M. Macron dans une interview à la télévision mercredi soir. Il a ajouté que le mouvement de protestation, soutenu par Marine Le Pen, avait été pris en otage par des opposants et leurs partisans déterminés à faire obstacle aux réformes sans avoir une vision claire de leur part.
Aucune remise en cause possible des réformes
La hausse des taxes sur le carburant et le tabac ainsi que l’augmentation d’un prélèvement social avant l’entrée en vigueur d’autres réductions d’impôts laissent une impression que les réformes de Macron ont réduit le pouvoir d’achat de nombreux électeurs. Leur colère se reflète dans les sondages d’opinion qui révèlent une baisse de la cote de popularité de Macron à 21 %.
Le gouvernement reste cependant ferme sur la hausse des taxes. Un plan d’aide de 500 millions d’euros a été prévu pour les automobilistes à revenus modestes. Les augmentations de la taxe sur le diesel visent à encourager les conducteurs à opter pour des modèles automobiles plus respectueux de l’environnement. Ceci, dans le cadre du plan de « transition énergétique » de Macron.
D’autre part, les opposants affirment que si le gouvernement n’a pas de vision claire du passage à des sources d’énergie plus vertes, citant les réticences de l’administration Macron à réduire la dépendance de la France envers l’énergie nucléaire. Les électeurs ruraux sont également irrités par une réduction de la vitesse limite sur les routes de campagne.